L’origine de la Grande Loge de France remonte au début du 18ème siècle. Elle est à ce titre une des plus anciennes et des plus grandes obédiences historiques françaises de la maçonnerie traditionnelle, forte, en 2019, de 34 000 membres.
Elle n’est affiliée à aucun parti politique.
Au contraire d’autres obédiences elle se refuse à l’activité politicienne – qui a sa légitimité par ailleurs – et à intervenir directement dans ce domaine, considérant que cette démarche relève de la liberté de conscience citoyenne de chacun de ses membres qui peuvent être, selon leur choix, actifs ou non dans des partis politiques.
Mais elle prône la liberté, le respect et la dignité des êtres humains et ses principes s’opposent à toute forme d’extrémisme politique.
Elle est active en revanche dans les champs de l’éthique et de la morale – individuelle et sociale – considérant que les enjeux forts de nos sociétés contemporaines se trouvent dans ces domaines majeurs qui impactent de façon significative le présent et le futur des êtres humains.
Elle n’est pas une religion et elle n’exige de personne – ni n’interdit à personne – la croyance en Dieu ou la pratique d’une religion.
Au contraire d’autres obédiences, elle ne demande en aucun cas à ses membres l’affirmation d’une croyance en Dieu et sa volonté révélée.
Mais elle n’interdit pas non plus à ses membres la croyance en Dieu et / ou la pratique d’une religion.
Ces domaines relèvent, selon elle, de la liberté de chacun. La Grande Loge de France veut rassembler dans ses temples Maçonniques des hommes en recherche d’une réflexion à la fois individuelle et collective, respectant la sensibilité et les convictions de chacun, considérant que la diversité est une richesse qui conditionne la progression de tous.
C’est la raison pour laquelle la Grande Loge de France ne pratique aucun anticléricalisme – souhaitant entretenir avec toutes les religions des rapports apaisés – laissant à chacun de ses membres sa liberté de conscience religieuse, demandant en retour aux institutions religieuses de respecter sa propre liberté de démarche initiatique.
La Grande Loge de France est une obédience initiatique traditionnelle qui s’est dotée, comme chaque obédience, des règles de son propre choix.
Elle est uniquement masculine tout comme d’autres obédiences sont uniquement féminines et d’autres sont mixtes – initiant à la fois des femmes et des hommes.
Cette diversité permet à chacun, dans notre pays, de trouver l’obédience qui conviendra le mieux à son propre projet initiatique.
La Grande Loge de France entretient avec ces obédiences des relations permanentes et fraternelles, respectant la liberté de choix et de principes de chacune d’entre elles, comme elle souhaite que soit respectée sa propre liberté et bien qu’exclusivement masculine, la Grande Loge de France est à l’origine de la plus importante obédience féminine actuelle, la Grande Loge Féminine de France, à la création de laquelle elle a contribué après la seconde guerre mondiale.
Les tenues maçonniques sont caractérisées par la mise en œuvre d’un rituel spécifique défini par le Rite en vigueur à la Grande Loge de France (Rite Ecossais Ancien et Accepté), le Rite ordonne le déroulement des travaux de réflexion et des cérémonies spécifiques.
La pratique de ce rituel n’est pas le but de la tenue, mais un support original de réflexion, appuyé sur l’utilisation de symboles particuliers (équerre, compas, etc.), visant le perfectionnement de chacun et son accroissement en connaissance et en conscience.
Ce rituel de plus n’a aucun caractère religieux et n’a aucun rapport avec une liturgie cultuelle.
Les travaux de réflexion individuels et collectifs touchent la vie et l’organisation de la Loge (généralement composée de 40 à 50 Frères), mais consistent surtout en lecture, par un ou deux Frères, d’une réflexion (la « planche « ) qu’ils auront rédigée sur un sujet particulier, pouvant toucher les domaines initiatique, symbolique, spirituel, historique ou éthique, philosophique, scientifique ou littéraire, etc. l’ensemble restant toujours en rapport avec la volonté d’élévation intellectuelle, morale et spirituelle.
L’échange qui suit est ordonné selon des règles particulières destinées à favoriser la libre expression de chacun et le respect de ses jugements, qui sont idéalement marqués par la mesure de l’expression et l’équilibre des arguments.
Une synthèse est faite par le président de la Loge avant la fin des travaux qui se concluent généralement par un moment de convivialité autour d’un repas en commun appelé « agapes « .
Ces réflexions peuvent donner lieu à des synthèses nationales dans le cadre de questions soumises à l’étude des loges sur des sujets touchant des questions initiatique, rituelle ou encore l’évolution éthique de nos sociétés.
Les cérémonies spécifiques.
Certaines tenues sont réservées à la réception des responsables élus de l’obédience, d’évènements particuliers, et d’autres manifestations à des cérémonies d’accueil des Frères et Sœurs des obédiences amies.
Il existe en réalité deux « secrets » maçonniques.
– Le premier est un secret « d’appartenance ».
Il interdit à un Franc-Maçon de dévoiler l’identité d’autres Francs-Maçons, n’ayant pas à décider à leur place de ce dévoilement. Chaque Maçon qui le souhaite en revanche peut se dévoiler en tant que tel et beaucoup le font en toute liberté.
Ce secret trouve son origine dans les textes fondateurs de la maçonnerie moderne (qui remonte aux 17ème et 18ème siècles) mais aussi dans le fait que les Francs-Maçons français ont été pourchassés par le gouvernement de Vichy au titre des lois Pétain du mois d’août 1940, tout comme les maçons d’autres pays ont pu être poursuivis par les régimes fascistes, nazis ou communistes, formes politiques totalitaires incompatibles avec nos principes de liberté et de dignité des êtres humains.
– Le second est le secret « d’initiation « .
Il tient en réalité à la manière personnelle et intime dont chacun vit sa démarche. Ce secret n’est pas communicable hors du cadre initiatique et ne relève en réalité que de la conscience de chacun.
– Rien à cacher.
En réalité les Francs-Maçons n’ont rien à cacher : ils souhaitent travailler à leur progression initiatique à l’écart des bruits du monde tout en restant bien insérés dans leur vie familiale, professionnelle, relationnelle et citoyenne.
On peut considérer l’appartenance maçonnique sur le même plan que l’appartenance à une religion ou un club de réflexion philosophique ou éthique et personne n’est obligé, en France, de rendre publiques ses convictions religieuses ou philosophiques. L’appartenance maçonnique peut être assimilée à ce type de démarche.
La Grande Loge De France, comme les autres Obédiences Maçonniques, est régulièrement consultée par les élus et responsables politiques de notre pays afin de donner son avis sur les évolutions de notre société. Ceci atteste de la reconnaissance de la Franc-Maçonnerie comme étant une institution qui évolue dans le cadre du respect des principes républicains « Liberté, Egalité, Fraternité » dont l’observation est pour nous une des conditions de l’exercice initiatique.
Si la Grande Loge de France n’oblige pas à la croyance en « Dieu et sa volonté révélée » elle fait référence en revanche à un principe créateur / organisateur de l’univers, que la langue du 18ème siècle a appelé « Grand Architecte de l’Univers« , et que l’on a conservé sous cette forme pour respecter les textes fondateurs de la maçonnerie.
Le Grand Architecte de l’Univers : un principe et un symbole.
Le principe.
Il est comparable à ce que les scientifiques qualifient aujourd’hui de « principe d’unité du monde physique, et qui fait que cet univers tient ensemble et se soutient, en dépit des forces opposées qui le traversent ».
La Grand Architecte de l’Univers n’est pas pour les Francs-Maçons de la Grande Loge de France une définition anthropomorphique, théologique ou religieuse, mais un principe dont la référence manifeste leur intérêt pour une démarche de construction de sens, en dehors de l’affirmation des seules valeurs intellectuelles ou éthiques, ouvrant ainsi la voie à une recherche et une construction spirituelle libre, non religieuse, non dogmatique et non autoritaire.
Le symbole.
Mais dans le souci permanent du respect de la liberté de conscience, la Grande Loge de France laisse la possibilité à chaque Franc-maçon de la Grande Loge de France de sublimer ce principe en un symbole de son choix et de sa sensibilité : il peut devenir alors le symbole transcendant ou immanent de sa religion – et ceci sans exclusive – en s’interdisant toutefois de vouloir contraindre la conscience des autres membres à se plier à son propre choix.
La liberté de conscience préservée.
Cette démarche affirme ainsi une fois de plus le respect de liberté de conscience dont bénéficie chaque membre de la Grande Loge de France et la volonté de l’inscrire dans un projet de contribution à l’émancipation progressive et pacifique des êtres humains par-delà les formes religieuses ou idéologiques particulières.
Il suffit de venir aux conférences publiques que la Grande Loge de France organise à Paris ou dans les grandes villes de province (voir dans le site la rubrique liens et manifestations).
Il est facile d’y rencontrer des Francs-maçons de la Grande Loge de France, qu’il s’agisse des conférenciers ou des membres présents, qui pourront donner des informations complémentaires.
Il est possible de le faire également en demandant un contact local
Plusieurs solutions s’offrent à vous :
1/ en parler à un ami Franc-Maçon qui fera suivre ;
2/ contacter les 5 loges des cotes d’Armor infos@fm22.org
3/ contacter la Grande Loge de France par le présent site web pour obtenir un contact : http://www.gldf.org
4/ écrire au Secrétariat Général de la Grande Loge de France, 8, rue Puteaux, 75017 Paris, qui établira un contact local.
L’INITIATION MAÇONNIQUE EXPLIQUÉE PAR LA GLDF
Étymologiquement, le terme “initiation” renvoie au commencement. L’initiation en Franc-Maçonnerie est donc le début d’un cheminement, d’une longue voie de perfectionnement et d’accomplissement de sa propre personnalité.
Dans l’imaginaire collectif, l’initiation maçonnique n’est qu’une cérémonie ou un rituel qui change un profane en Franc-Maçon. Nous parlerons bien entendu de cette fameuse cérémonie d’initiation, cependant il faut comprendre que l’initiation maçonnique est bien plus que cela.
L’initiation maçonnique désigne aussi et surtout la longue quête qui conduit le Franc-Maçon, par une démarche progressive, à la recherche du Bon, du Beau, du Vrai et du Juste.
L’initiation est au cœur de l’engagement maçonnique traditionnel, les loges maçonniques sont les seules entités investies du pouvoir d’initiation. Les cérémonies initiatiques ne peuvent donc se dérouler que dans les temples maçonniques, lors de tenues de loges.
La Franc-Maçonnerie n’est pas la seule à pratiquer l’initiation, en fait celle-ci se pratique partout et depuis des temps immémoriaux. On retrouve des rites initiatiques dans les religions, dans certains métiers, ou encore dans certaines sociétés d’Afrique et d’Orient, pour le passage à l’âge adulte par exemple.
Bien sûr il existe certains prérequis à l’initiation en Franc-Maçonnerie, comme le fait d’avoir un casier judiciaire vierge. Cependant, l’initiation maçonnique a la particularité d’être ouverte à tous les hommes, quelles que soient son origine géographique, sa culture ou ses convictions religieuses.
Cette ouverture explique en partie l’universalité de la Franc-Maçonnerie et l’existence de l’initiation maçonnique sur tous les continents et dans la plupart des pays.
Déroulement et symbolisme de l’initiation en Franc-Maçonnerie
L’initiation en Franc-Maçonnerie est une expérience spirituelle marquante, emplie de symbolismes. Les épreuves symboliques évoquent le changement, la mort de l’ancien être et la renaissance, il s’agit de marquer un véritable changement d’état.
L’historien des religions, mythes et philosophies Mircea Eliade désigne l’initiation maçonnique comme une « modification ontologique du régime existentiel ». Ce qu’il faut comprendre par cette appellation, c’est qu’il s’agit de faire mourir l’ancien soi pour provoquer une renaissance, et ainsi accéder à une vie nouvelle.
De nombreux ouvrages et sites web décrivent les éléments symboliques du Rite initiatique maçonnique, ils ne sont donc plus un secret. Par exemple, le testament philosophique est l’un des symboles initiatiques de la mort et du renouveau les plus décrits.
Avant la cérémonie, le profane est invité à se recueillir dans un cabinet de réflexion pour y rédiger son testament philosophique. Il est ensuite amené dans le temple où il prendra librement part à une série d’épreuves, de voyages et de travaux symboliques.
Cette série d’épreuves invite l’initié à commencer son cheminement vers l’élévation spirituelle, à passer des ténèbres vers la lumière, à se découvrir lui-même et à s’ouvrir aux autres. Enfin, l’initié prête serment, son testament philosophique est brûlé et l’Officier orateur lui souhaite la bienvenue dans la loge.
À l’instar des initiations aux anciens mystères, on dévoile au nouvel initié les outils symboliques qui constituent ce que l’usage appelle les “secrets du grade” ainsi que les mots, signes et attouchements qui lui permettront désormais de se faire reconnaître comme apprenti Franc-Maçon.
Le véritable secret de l’initiation maçonnique réside dans son vécu. Le ressenti de l’initiation maçonnique demeure incommunicable par nature et peut différer selon les initiés, c’est une expérience que seul ceux qui l’ont vécu peuvent comprendre.
La Franc-Maçonnerie, chemin de toute une vie
Comme nous l’avons dit précédemment, l’initiation ne se limite pas à la cérémonie qui fait d’un profane un Franc-Maçon. C’est un état d’esprit, une ouverture vers le monde et une démarche d’introspection profonde. L’initiation n’est que le début d’un processus de libération de l’esprit et de l’être.
Le chantier sur lequel l’initié s’engage n’a pas de terme, comme le savaient parfaitement les constructeurs de cathédrales, dont les Francs-Maçons sont les héritiers spirituels. Entrer en Franc-Maçonnerie, c’est participer sur le plan symbolique à la construction du Temple Universel de l’Humanité, afin de contribuer à son émancipation. Le but de l’initiation du Franc-Maçon est donc de rendre l’homme meilleur, sans pour autant lui dicter une façon de s’améliorer.
C’est ce sens du libre-arbitre qui différencie la Franc-Maçonnerie des religions, et naturellement, des sectes. Lors de l’initiation, l’initié doit affirmer vouloir devenir Franc-Maçon en toute liberté de choix.
Nous rappelons que toutes les obédiences maçonniques françaises ne pratiquent pas le même Rite. Celui de la Grande Loge de France est le REAA (Rite Écossais Ancien et Accepté), qui est le Rite le plus répandu. Le REAA a été codifié en 33 degrés en 1804, même si nombre d’apports le constituant sont plus anciens : remontant à l’antiquité, au moyen-âge ou encore au temps des Lumières.
Depuis 1895, notre Obédience maçonnique administre les trois premiers degrés de ce Rite : Apprenti, Compagnon et Maître. Le Suprême Conseil de France administre les trente suivants, qui ne s’acquièrent que progressivement, après évaluation de chaque Franc-Maçon tout au long de son parcours initiatique. Ainsi, la Franc-Maçonnerie de REAA est l’aventure de toute une vie.